Défense : « back to business » chez Photonis

L’américain Teledyne avait comme projet le rachat de la pépite française de la vision nocturne Photonis. Cependant, il a jeté l’éponge devant les exigences de l’Etat français. Les Etats-Unis ont été pris à leur propre jeu. Cet article vous fait découvrir le subterfuge.

Le coup de théâtre en la France et les Etats-Unis

Un coup de théâtre. Il y a eu des mois d’incertitudes, de combats en coulisse entre Bercy et le ministère des Armées, d’arbitrage élyséen et de psychodrame dans l’aréopage militaire français. Finalement, le groupe de défense américain Teledyne a officiellement renoncé à racheter la pépite française de la vision nocturne Photonis. Dans un document transmis le 28 septembre à la SEC, le gendarme américain de la Bourse et le groupe californien fond quelques révélations.

Ils affirment avoir "décidé de mettre fin aux discussions concernant le projet d'acquisition de Photonis International SAS et de ses filiales". Teledyne explique son renoncement par les conditions imposées par le gouvernement français. Ce dernier leur demande une participation minoritaire dans Photonis de Bpifrance, et "des droits de veto concernant les opérations. De plus, il demande aussi la gestion des entreprises européennes de Photonis en France et aux Pays-Bas". Rien n'explique ces conditions qui prouvent clairement que le gouvernement ne veut pas vendre.

L’impossibilité de l’opération

Ces conditions, indique le groupe, rendaient l’opération impossible. Teledyne affirme qu’après avoir examiné les conditions proposées une acquisition potentielle n'était pas possible. De plus, suite aux discussions supplémentaires avec le ministère de l’Économie, il est toujours déterminé a ne pas accepter selon les modalités proposées par lui. C'est un peu ce qu'indique le groupe dans le document transmis à la SEC.

Teledyne proposait environ 500 millions d’euros pour l'achat de la pépite française qui fait un chiffre d’affaires est estimé à 150 millions d’euros. Il est spécialiste des tubes intensificateurs de lumière et emploie près de 500 personnes. Le plus gros site du groupe est celui de Brive (Corrèze). Il équipe l'armé d'OTAN, notamment les forces spéciales françaises.